Le MBA est-il un investissement rentable ?

De Mikael Messa dans la catégorie Entreprenariat

Un diplôme MBA aide-t-il à devenir libre financièrement ?

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Mariana Zanetti, que j’ai eu le plaisir de rencontrer il y a peu, auteure du livre « Le MBA est-il un investissement rentable ? » (Editions Maxima) et du blog La Carrière ou La Vie. Son livre remet en cause une foule de pensées pré-établies à propos de ces fameux « MBA ». Je lui laisse la parole :

Dans beaucoup de films sur Wall Street, les protagonistes se vantent de ne pas avoir un MBA de Harvard. Mais ces antihéros qui s’enrichissent avec des techniques d’une éthique douteuse ne sont pas la majorité dans le monde des finances. La vérité c’est que Wall Street est noyée de diplômés de MBA de Harvard et de Wharton, alors que les banques d’investissements de la Défense préfèrent les diplômés de MBA des écoles de commerce européennes cotées.

On pourrait supposer donc que, étant donné que « la crème de la crème » financière se nourrit de ces diplômés, ce type de formation peut vous aider à devenir libre financièrement. Vous pouvez penser que les concepts de business et de finances que vous apprenez en MBA peuvent vous aider à devenir un entrepreneur ou un investisseur à succès plus tard. En fait, beaucoup de jeunes ambitieux s’endettent jusqu’aux cou pour obtenir leur diplômes de MBA avec cette idée en tête. Eh bien, attention ! Tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or.

Une formation élitiste qui coûte une fortune (entre 40 000€ et 100 000€ en Europe) et qui est conçue pour pousser leurs diplômés à devenir des esclaves corporatifs « haut de gamme » avec des semaines de travail de 90 heures n’est pas forcément l’idée de liberté financière partagée par la plupart des riches. Pour devenir libre financièrement, vous devez être libre en argent ET en temps (pour mieux analyser vos investissements et pour profiter de la vie). Est-ce la réalité des diplômés en MBA ? Loin de ça, leur niveau d’endettement et le manque de temps pour analyser leurs décisions financières personnelles les submerge encore plus dans la « rat race ».

Mais pourquoi est-ce que donc ces gens se plongent dans ce type d’études ? Eh bien, ils ont des salaires plus élevés bien entendu, ce qui est normal car ces gens travaillent deux fois plus que la moyenne de cadres. Mais il faut tenir compte d’un fait : ceux qui étaient derrière les plus grandes bulles financières récentes sont principalement des diplômés de MBA, et de ce fait, les écoles de commerce les plus prestigieuses ont été mises en question lors de la crise financière de 2008.

Il ne serait donc pas étonnant que ces écoles utilisent elles-mêmes les techniques de marketing douteuses qu’elles enseignent pour convaincre leurs candidats de s’inscrire au MBA, en gonflant une bulle que leur a été très rentable : depuis 2005, les frais de scolarité de ces programmes ont augmenté de plus de 60%, à l’image de n’importe quelle bulle financière… sommes-nous face à une bulle éducative ?

Peut-être, car les bulles s’appuient sur des croyances non-analysées sur la valeur d’un actif, dans ce cas, un diplôme de prestige. Eh bien, pour devenir libre financièrement il faut éviter tout investissement dans un actif dont le prix est gonflé par un effet de bulle… donc face au doute, évitez l’investissement dans ce type de formation.

L’américain Josh Kaufman a été l’un des premiers à mettre en question la valeur apportée par ce type de formation en business et a développé le concept de « Personal MBA » : une sélection de livres pour apprendre par soi-même les principaux concepts de business et de finances sans se plonger dans une dette monumentale pendant une décennie. Dans le même esprit, certaines spécialistes en finances francophones vous proposent des formations de qualité qui vous seront infiniment plus rentables.

Si vous voulez devenir libre financièrement, bien sûr, vous devez vous former en business et en finances. Mais assurez-vous que ces connaissances que vous allez acquérir servent vos intérêts et non pas seulement ceux des grandes institutions éducatives.